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(Nouvelle page : == Michel Serres : " La société préfère son argent à ses enfants " == [http://www.lesechos.fr/info/inter/300371103.htm LesEchos.fr 24/08/09] ; Infatigable questionneur du mond...)
 
 
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== Michel Serres : " La société préfère son argent à ses enfants " ==
__TOC__
== Les nouvelles technologies : révolution culturelle et cognitive - déc 2007 ==
[[Image:M-serres-lille.jpg|right]]
;« Les nouvelles technologies nous ont condamnés à devenir intelligents ! ». C'est ce que postule [[Michel Serres]]...
 
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Source : https://youtu.be/ZCBB0QEmT5g
 
Extrait de la page : http://interstices.info/m-serres-lille :
*Voir la [http://interstices.info/upload/m-serres-lille/m-serres-lille.ram vidéo de la conférence] (Vidéo Real : utiliser [http://realplayer.com/ RealPlayer]) (Durée : 1 h 04 min.)
*Écouter [http://interstices.info/autres/m-serres-lille/m-serres-lille.mp3 la conférence en MP3.]
Le 11 décembre 2007, à l'occasion des 40 ans de l'INRIA, Michel Serres a donné une conférence sur la révolution culturelle et cognitive engendrée par les nouvelles technologies. Le célèbre académicien y explicite comment la révolution informatique change notre rapport au monde. Tout comme avant elle, l'écriture, puis l'imprimerie, ont profondément transformé nos modes de vie. Une conséquence inévitable de toute révolution.
 
Le philosophe donne rapidement le ton et invite son auditoire à prendre conscience de la révolution cognitive générée par la révolution de l'information. Pour lui, les nouvelles technologies ont poussé l'homme à externaliser sa mémoire. Il nous faudra donc être inventifs, intelligents, transparents pour être des acteurs de cette nouvelle période de l'Histoire.
 
== " La société préfère son argent à ses enfants " - août 2009 ==


[http://www.lesechos.fr/info/inter/300371103.htm LesEchos.fr 24/08/09]
[http://www.lesechos.fr/info/inter/300371103.htm LesEchos.fr 24/08/09]
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'''Vous accordez beaucoup d'importance au droit. Notre monde a beaucoup de problèmes de régulation : finance, droits d'auteur sur Internet...'''
'''Vous accordez beaucoup d'importance au droit. Notre monde a beaucoup de problèmes de régulation : finance, droits d'auteur sur Internet...'''


Dans une société, il y a des zones de droit et des zones de non-droit. La forêt était jadis une zone de non-droit infestée de malandrins et de voleurs. Un jour, pourtant, un voyageur traversant la forêt de Sherwood constata que tous les voleurs portaient une sorte d'uniforme ; ils portaient tous un chapeau vert et ils étaient sous le commandement de Robin Hood. Robin, qu'est-ce que ça veut dire ? Celui qui porte la robe du juge. Robin incarne le droit qui est en train de naître dans un lieu où il n'y avait pas de droit. Toutes les lois qu'on veut faire sur les droits d'auteur et la propriété sur Internet, c'est de la rigolade. Internet est un lieu de non-droit comme la forêt dont nous parlions. Or un droit qui existe dans un lieu de droit n'est jamais valable dans un lieu de non-droit. Il faut que dans ce lieu de non-droit émerge un nouveau droit. Dans le monde de demain doit émerger un nouveau droit. Si vous voulez réguler le monde d'aujourd'hui avec le vieux droit, vous allez échouer, exactement comme on a fait sur Internet. Il faut attendre que dans la forêt d'Internet on puisse inventer un droit nouveau sur ce lieu de non-droit. Plus généralement, dans cette crise qui fait entrevoir un nouveau monde, ce n'est pas le droit ancien qui va prévaloir.
Dans une société, il y a des zones de droit et des zones de non-droit. La forêt était jadis une zone de non-droit infestée de malandrins et de voleurs. Un jour, pourtant, un voyageur traversant la forêt de Sherwood constata que tous les voleurs portaient une sorte d'uniforme ; ils portaient tous un chapeau vert et ils étaient sous le commandement de Robin Hood. Robin, qu'est-ce que ça veut dire ? Celui qui porte la robe du juge. Robin incarne le droit qui est en train de naître dans un lieu où il n'y avait pas de droit. <span style="background-color: #ffc">Toutes les lois qu'on veut faire sur les droits d'auteur et la propriété sur Internet, c'est de la rigolade. Internet est un lieu de non-droit comme la forêt dont nous parlions. Or un droit qui existe dans un lieu de droit n'est jamais valable dans un lieu de non-droit. Il faut que dans ce lieu de non-droit émerge un nouveau droit. Dans le monde de demain doit émerger un nouveau droit. Si vous voulez réguler le monde d'aujourd'hui avec le vieux droit, vous allez échouer, exactement comme on a fait sur Internet. Il faut attendre que dans la forêt d'Internet on puisse inventer un droit nouveau sur ce lieu de non-droit. Plus généralement, dans cette crise qui fait entrevoir un nouveau monde, ce n'est pas le droit ancien qui va prévaloir.</span>


'''Vous avez écrit qu'il nous manque un droit de la Terre.'''
'''Vous avez écrit qu'il nous manque un droit de la Terre.'''
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Son parcours : Michel Serres, qui aura soixante-dix-neuf ans le 1er  septembre, reste un infatigable questionneur du monde. D'après son décompte, il termine son 50 e  livre. Mis à la retraite par l'université française - il enseignait l'histoire des sciences à la Sorbonne - il donnera cet automne à Stanford University une série de cours. L'air des grands espaces souffle dans ses livres car il n'a jamais oublié sa première vie d'officier de marine. Sa haine des guerres et de la violence l'a fait quitter l'armée après l'expédition de Suez et le début de la guerre d'Algérie. Aujourd'hui, il aime retrouver ses anciens collègues et écrit que " la substitution de l'armée à la population entière " évite le pire, soit " la guerre de tous contre tous " . Après Navale, il avait fait Normale sup et passé son agrégation de philosophie, ce qui facilita sa reconversion. Ce philosophe qui adore appuyer ses intuitions sur des textes de La Fontaine ou de Corneille a été élu à l'Académie française en 1990. Ses deux derniers ouvrages sont " La Guerre mondiale ", une réflexion sur la guerre des hommes contre la planète et une méditation autobiographique sur la guerre tout court. Et " Ecrivains savants et philosophes font le tour du monde ", un rapprochement entre de grandes oeuvres littéraires et scientifiques et les univers mentaux dits " primitifs " : animisme, totémisme..., aux éditions Le Pommier.
Son parcours : Michel Serres, qui aura soixante-dix-neuf ans le 1er  septembre, reste un infatigable questionneur du monde. D'après son décompte, il termine son 50 e  livre. Mis à la retraite par l'université française - il enseignait l'histoire des sciences à la Sorbonne - il donnera cet automne à Stanford University une série de cours. L'air des grands espaces souffle dans ses livres car il n'a jamais oublié sa première vie d'officier de marine. Sa haine des guerres et de la violence l'a fait quitter l'armée après l'expédition de Suez et le début de la guerre d'Algérie. Aujourd'hui, il aime retrouver ses anciens collègues et écrit que " la substitution de l'armée à la population entière " évite le pire, soit " la guerre de tous contre tous " . Après Navale, il avait fait Normale sup et passé son agrégation de philosophie, ce qui facilita sa reconversion. Ce philosophe qui adore appuyer ses intuitions sur des textes de La Fontaine ou de Corneille a été élu à l'Académie française en 1990. Ses deux derniers ouvrages sont " La Guerre mondiale ", une réflexion sur la guerre des hommes contre la planète et une méditation autobiographique sur la guerre tout court. Et " Ecrivains savants et philosophes font le tour du monde ", un rapprochement entre de grandes oeuvres littéraires et scientifiques et les univers mentaux dits " primitifs " : animisme, totémisme..., aux éditions Le Pommier.
[[Catégorie:Philosophe]]
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