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Version du 1 janvier 2012 à 14:36
Citations
y'a une autre phrase que j'aime bien c'est :
- " travailles comme si tu n'avais pas besoin d'argent.
- - aimes comme si personne ne t'avait jamais fait souffrir.
- - danses comme si personne ne te regardait.
- - chantes comme si personne ne t'écoutait.
- - vis comme si le paradis était sur terre. "
Liens
- De l'énergie Libre, ou une des couillonades de nos servitudes
- Du jus partout où on va
- forward recumbent, à faire en 5 heures avec 2 vieux vtt
Vidéo
http://www.ted.com/talks/lang/fr/bunker_roy.html
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Squelettes
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Poésie
Vivre c’est être en infraction. À une règle ou à une autre règle. Il n’y a pas d’alternatives: ne rien enfreindre, c’est être mort. La réalité est infraction. L’irréalité l’est aussi. Entre les deux flue un fleuve de miroirs qui ne figure sur aucune carte. Dans ce fleuve toutes les règles se diluent, Toute infraction devient un autre miroir. - Roberto Juarroz Quatorzième poésie verticale - extrait (toute son œuvre s'appelle Poésie Verticale avec des numéros) extraits Toujours au bord. Mais au bord de quoi ? Nous savons seulement que quelque chose tombe de l’autre côté de ce bord et qu’une fois parvenu à sa limite il n’est plus possible de reculer. Vertige devant un pressentiment et devant un soupçon : lorsqu’on arrive à ce bord cela aussi qui fut auparavant devient abîme. Hypnotisés sur une arête qui a perdu les surfaces qui l’avaient formée et resta en suspens dans l’air. Acrobates sur un bord nu, équilibristes sur le vide, dans un cirque sans autre chapiteau que le ciel et dont les spectateurs sont partis. De cette mi-lumière ou mi-ombre vers où pouvons-nous aller ? Vers plus de lumière, l'harmonie nous étouffe. Vers plus d'ombre, nos pas s'égarent Et ici nous ne pouvons pas rester. Il n'y a pas d'autre mi-lumière ou mi-ombre. D'ici, nous ne pouvons aller nulle part. A moins que nous trouvions un espace où lumière et ombre soient la même chose. Aujourd'hui je n'ai rien fait. Mais beaucoup de choses se sont faites en moi. Des oiseaux qui n'existent pas ont trouvé leur nid. Des ombres qui peut-être existent ont rencontré leur corps. Des paroles qui existent ont recouvré leur silence. Ne rien faire sauve parfois l'équilibre du monde, en obtenant que quelque chose aussi pèse sur le plateau de la balance. Les personnages de mon rêve sont venu converser avec moi hors de mon rêve. Et cela, ils n’ont pas pu le supporter. Ils se sont sentis prisonniers des formes truquées de ce rêve à l’envers. je n’ai pas su les retenir. Je n’ai pas su créer pour eux un autre rêve au dehors. Un rêve véritable. Pourrai-je me remettre à présent à conserver avec eux au-dedans ? Tout communique avec quelque chose. Mais avec quoi communiquent les fleurs qui s’ouvrent la nuit ? Avec quoi communique la poitrine devenue mon dos ? Avec quoi communique la césure de la main amputée ? Avec quoi communiqueront mes mots au jour qui suivra ma mort ? Avec quoi communique l’absence si peu prolixe de dieu ? Avec quoi communiquent les images qui démantèlent les rêves ? Avec quoi communique celui qui joue seul avec concentration ? Quelque chose peut-être communique avec tout. Est-il seulement possible de concevoir quelque chose qui ne communique avec rien ? Absolument isolé, un zéro n’existerait même pas. Un bourdonnement de fond témoigne de la présence des choses . Nous avons besoin de la parole et du vent pour le supporter . . Un bourdonnement de fond dénonce l'absence des choses . Nous devons inventer une autre mémoire pour ne pas devenir fous . . Un bourdonnement de fond annonce qu'il n'y a rien qui ne puisse exister . Nous avons besoin d'un silence doublé de silence pour admettre que tout existe . . Un bourdonnement de fond souligne le froid et la mort . Nous avons besoin de la somme de tous les chants, du résumé de tous les amours pour pouvoir apaiser ce bourdonnement . . Ou bien un soir, sans autre condition que son ajour, un oiseau viendra se poser sur l'air comme si l'air était une branche . Alors cesseront tous les bourdonnements . Le plafond du rêve est peint d'une couleur étrangère au rêve. . Le plancher du rêve porte trace de lointaines latitudes . . La demeure du rêve est voisine d'autres demeures faites de matériaux différents . . Et l'habitant du rêve a l'étrange conviction de n'être pas né là . . Les rôles semblent permutés et les fonctions interverties . Tout rêve doit être remplacé par un autre . Mais l'inévitable échange n'est pas un rêve . On frappe à la porte . Mais les coups résonnent au revers, comme si quelqu'un frappait de l'intérieur . . Serait-ce moi qui frappe ? Peut-être les coups de l'intérieur veulent-ils couvrir ceux de l'extérieur ? Ou bien la porte elle-même a-t-elle appris à être le coup pour abolir les différences ? . Ce qui importe est que l'on ne distingue plus entre frapper d'un côté et frapper de l'autre . . Une invasion de paroles tente d'assiéger le silence, mais, comme toujours, échoue . . Elle essaie alors de coincer les choses qui habitent le silence, mais n'y arrive pas davantage . Elle va finalement encercler les paroles qui cohabitent.avec le silence, alors se produit l'imprévu : le silence se convertit en paroles pour mieux protéger les paroles qui cohabitent avec lui . . Et pendant que l'invasion des autres paroles se dissipe comme un souffle furtif, l'insolite s'accomplit : les paroles qui restent ressemblent alors beaucoup plus au silence qu'aux autres paroles . Qu'y a-t-il derrière les nombres ? Et qu'y a-t-il devant ? . Toutes les choses se meuvent, même les pierres et les morts . Les nombres ne se meuvent pas : ils cèdent la place à d'autres nombres . Quel est donc le lieu des nombres ? . Lorsque nous les écrivons sur un papier nous leur inventons un lieu, comme ils inventent parfois un lieu pour nous . . Toutes les choses veulent prendre notre place, mais les nombres, non . Ils ressemblent à l'être : ils ne sont en aucun lieu . . Mais qu'y a-t-il à l'intérieur des nombres ? Le simulacre de la mesure et les masques des signes nous ont fait oublier leur substance . .