Entretien avec Vandana Shiva - 2024

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Sources :

Résumé

Inspirante et optimiste, elle a “cultivé l’espérance” auprès du public sans rien perdre de sa lucidité face aux stratégies des puissants de ce monde qui menacent le vivant.

Changement climatique, technologie, jeunesse, big pharma et big AG (agro-industrie) : elle partage ses pensées autour de ces sujets dans un entretien exclusif accordé à la rédaction d’Essentiel News.

Transcription

La seule façon d'avoir de l'espérance et de la résilience c'est à la fois de connaître son propre pouvoir, mais aussi d'être solidaire avec ceux qui vivent l'expérience et connaissent la vérité. Je viens d'écrire un nouveau livre qui devrait sortir d'ici la fin de cette année, et je l'appelle "La nature de la nature” parce qu'il y a une telle confusion sur le fonctionnement de la nature. Et le sous-titre est ”Le trouble métabolique du changement climatique”, car même dans le changement climatique, il y a tellement d'analyses anti-scientifiques, C'est un problème si simple, dans un organisme vivant complexe, il n'y a pas qu'un seul paramètre. La plupart des gens meurent, si vous regardez les images autour de vous, la plupart des gens meurent à cause d'inondations. C'est l'eau. C'est la rupture du cycle hydrologique. Mais nous ne regardons que la température. J'essaie donc de m'adresser à l'ensemble du système et particulièrement le vivant. Ma propre expérience du changement climatique sont des catastrophes particulières qui vous montrent comment cela se produit de manière imprévisible et intense. Donc en 1999, il y a eu un super cyclone en Odisha, qui est la baie du Bengale à l'est de l'Inde. Et selon les estimations des gens, entre 20 000 et 30 000 personnes ont été tuées. C'est à ce moment-là que les graines que nous avions conservées en raison de leur tolérance au sel, sont devenues très utiles. Parce que c'est mon vrai travail, conserver des graines, et nous avons pu les distribuer. En 2013... Donc je viens de l'Himalaya. Ma vie écologique a commencé avec le mouvement Chipko. J'ai vu … Je suis devenue écologiste parce que j'ai vu une forêt disparaître et puis je suis devenue bénévole pour le mouvement Chipko. Même pendant que je faisais mon doctorat au Canada, à propos de la théorie quantique. Tout ce qui à causé des désastres écologiques dans le passé : la déforestation, la construction de routes, l'exploitation minière... Chacune de ces activités est en train de s'’accélérer. Et avec le changement climatique, cela devient plus intense. Donc en 2013, nous avons eu une catastrophe dans notre région sur un affluent du Gange, qui est appelé Mandakini. Toutes nos rivières, comme les rivières d'ici Je suis passée le long du Rhône en venant de Genève, et le Rhône commence dans les Alpes et s'étend ensuite jusqu'à la Méditerranée. Alors, le Mandakini rejoint le Gange, il commence au niveau du glacier. Le changement climatique est déjà en train de faire fondre les glaciers dans les Alpes, en Argentine, dans l'Himalaya. Et ces glaciers en train de fondre forment des lacs. Les glaciers devraient être de la neige. Il ne devrait pas y avoir d'eau. Lorsqu'ils fondent, ils deviennent des lacs. Et les 16 et 17 juin 2013, nous avons eu des pluies si intenses. Il s'agit d'un autre aspect du changement climatique dont on ne parle pas assez. Des pluies intenses sur une courte période de temps. Avant, la mousson était une pluie plus répartie qui tombait plus lentement. Mais maintenant, comme cela est arrivé les 16 et 17 juin, tant de pluie arrive. Cela a commencé avec le lac glaciaire qui avait été bloqué par des débris. Mais maintenant ces débris ont été emportés. Donc tous ces lieux de la vallée Kedarnath ont été anéantis. Ils construisent barrage sur barrage sur barrage sur le Gange, ils prévoient 500 barrages, pour que la rivière ne coule pas. Mais ces barrages ou projets hydroélectriques sont construits en faisant exploser les montagnes. Et les montagnes sont déjà jeunes. l'Himalaya est très jeune. Ce n'est pas comme les Alpes. Alors, quand les explosifs détruisent les montagnes, et cette forte pluie arrive, et il y a la construction de barrages. Et quand on construit des barrages comme les 40 kilomètres d'un tunnel, tous ces déchets finissent dans la rivière. Et quand la pluie arrive avec tous les débris accumulés dans le lit de la rivière, le niveau de la rivière cette année-là s'est élevé de 40 mètres. Des villages ont été emportés, des ponts ont été emportés, des routes ont été emportées. Nous avons aidé. Il n'y avait aucun moyen de communiquer. Les enfants marchaient sur ce chemin à partir d'ici à travers un pont vers la ville où l'école se trouvait. Ce pont a maintenant été emporté par les eaux. Alors les enfants marchent pendant 4 heures pour emprunter un autre pont vers l'école, et reviennent pendant 4 heures à pied, chaque jour cela leur prend 8 heures. Les femmes ont dit : « S'il vous plaît, faites quelque chose. » Nous avons donc construit un pont de corde pour que les enfants traversent. En 2021, un autre barrage avait fragilisé la montagne à Chipko, c'est là que le mouvement a commencé. Le barrage avait déjà affaibli les montagnes. Le changement climatique a fait fondre les glaciers. L'inondation a détruit le barrage et détruit la montagne. Ce sont donc des expériences de tous les jours pour nous de catastrophes d'une ampleur gigantesque. L'intensité des événements extrêmes est donc nettement accrue et nous la surveillons. Et l'année prochaine, je vais faire quelque chose de très audacieux. J'en ai tellement marre du déni et j'en ai aussi assez des modèles informatiques. Ce que je veux, c'est que les gens soient équipés. Nous travaillons donc avec les femmes pour conserver les semences dans l'agriculture biologique. L'année prochaine, je vais travailler avec elles pour qu'elles deviennent elles-mêmes des observatrices du climat. Pour qu'elles puissent mesurer comment, au lieu d'une pluie de 2 pouces, elles subissent une pluie de 20 pouces, elles auront des pluviomètres et elles seront également préparées avec des stratégies de résilience.

Je pense donc que le débat sur le climat est très déséquilibré. Comme je l'ai dit, il y a tellement de paramètres pour tout système vivant et maintenant nous ne pensons plus qu'à la température. Mais deuxièmement, c'est aussi déséquilibré car très peu de gens sont engagés dans la discussion, mais cela affecte tout le monde, en particulier ceux qui n'y ont pas contribué. Donc pour moi, c'est une question très importante de justice environnementale. La première est, bien sûr, que nous savons que la cause remonte à 200 ans : l'industrialisme basé sur les énergies fossiles. Nous devons changer de cap parce que la majeure partie du monde n'était pas dans cette situation. Tout a commencé avec l'Angleterre. Puis avec le pétrole, tout a commencé avec l'Amérique. Le monde entier a été poussé a les copier. Alors que nous avons tant d'autres moyens d'obtenir des combustibles non fossiles, et je vous donne un exemple très simple. Donc le système d'agriculture basé sur les carburants fossiles est une agriculture industrielle chimique. Parce que tous les produits chimiques et agricoles, qu'il s'agisse d'engrais synthétiques où de pesticides, tous les herbicides, ils sont tous fabriqués à partir de combustibles fossiles. La matière première est constituée de combustibles fossiles. Et l'alternative à cela est l’agriculture écologique avec la biodiversité. Vous n'avez donc pas besoin de combustibles fossiles. Et notre travail à Navdanya a montré qu'en fait, quand on intensifie la biodiversité, quand ils disent intensif, ils ne parlent que de produits chimiques, mais on peut aussi intensifier la biodiversité. En intensifiant la biodiversité, nous pouvons nourrir deux fois la population mondiale, résoudre le problème climatique, s'attaquer au problème de la faim. Mais cela résoudra-t-il le problème de l'eau ? Parce que la majeure partie de l'eau disparaît à cause de l'agriculture industrielle qui utilise dix fois plus d'eau. Il suffit de regarder sur les cartes où se trouvent les installations industrielles agricoles et l'agriculture commerciale, les lacs ont commencé à se dessécher. Les uns après les autres, les lacs se sont asséchés. La manière de régénérer l'eau ? C'est de faire de l'agriculture biologique. La manière de reconstruire la biodiversité ? C'est de protéger la biodiversité. La solution pour lutter contre le changement climatique est de s'intéresser à la séquestration par les plantes qui font la photosynthèse. Tout est là. Les données sont là : en 10 ans avec 10% d'agriculture bio dans le monde, nous pouvons résoudre le dommage climatique. Cela apporte de l'espérance à la jeune génération. Partout où les jeunes sont capables d'entendre les données, la recherche, la pratique et d'apprendre. C'est pourquoi nous offrons des cours chaque année, on les appelle "Retour à la Terre” pour que les jeunes aient de l'espérance. Parce que le message est constamment : "Les jeunes, vous n'avez aucune importance, votre avenir est bouché, il est entre nos mains. Vous ne pouvez rien faire. Et l'espérance vient de l'action. Mais la beauté de ceci est que les mêmes systèmes causent les problèmes de climat et de biodiversité, causent la faim et la maladie, causent le problème du chômage, le problème du désespoir. Les systèmes qui travaillent avec la Terre en harmonie avec la Terre, reconstruisent la biodiversité et la biodiversité régionale. C'est la fin de la catastrophe climatique, qui est une accumulation de pollution. Le changement climatique est un problème de pollution. Les émissions constituent un problème de pollution. Arrêtez d'en produire et la pollution ancienne, les plantes avec leurs feuilles vertes pourront l'aspirer grâce à la photosynthèse. Remettez-les dans le sol. Entre les plantes et le sol, nous avons une solution que les données démontrent désormais. 10% en 10 ans, nous pouvons résoudre le problème. Alors l'espérance, vous savez l'espérance n'est pas. Comment dire ? l'espérance n'est pas quelque chose que l'on achète dans un supermarché. Et l'espérance n'est pas quelque chose... Ce n'est pas un produit. L'espérance est cultivée par votre action, vous cultivez l'espérance. C'est quelque chose d'actif. Et bien, tout d'abord, on voit que l'on présente toujours les choses comme des tendances inévitables. "Voilà il faut suivre la technologie” et c'est une déformation pour deux raisons. Premièrement, les technologies sont des outils. Toutes les sociétés ont eu de la technologie. Ensuite, les outils de transformation, la nature dispose de ces outils. Je dis toujours que la photosynthèse est la technologie la plus avancée au monde, parce qu'elle absorbe du dioxyde de carbone avec le soleil, le transforme en molécule de vie, en hydrate de carbone, et en oxygène que nous respirons. C'est cela la technologie. Mais nous nous sommes rendus aveugles à Une pensée qui ne reconnaît pas les technologies de la nature. Et mon nouveau livre parle de cela. Et deuxièmement, ignorer les technologies humaines. L'agriculture écologique, c'est une technologie humaine. Il s'agit d'une technologie. C'est une technologie qui vous permet de renouveler là fertilité de votre sol, pas en mettant des engrais synthétiques qui tuent les organismes du sol, mais en permettant aux organismes du sol d'évoluer. Ce sont des technologies. Donc les puissants utilisent leurs outils de domination et disent qu'il s'agit de la seule technologie. Donc, c'est seulement maintenant au cours de ces 10 et 20 dernières années, que les géants de la technologie appellent leur technologie la technologie. Et ils font comme si eux seuls possèdent la technologie. Mais avant tout, dans une période de survie et de crise, de crise écologique, nous avons besoin de technologies qui guérissent la terre, et régénèrent la terre. Nous n'avons pas besoin de nouveaux outils de surveillance et d'appropriation. Les choses qui ont mal tourné avec l'élite de la technologie, et personne n'a analysé cela mieux que Gandhi. Il a écrit un petit livre intitulé "Hind Swaraj - l'émancipation à l'indienne ” C'était à l'époque où il se battait contre l'apartheid en Afrique du Sud, et il a fait des allers-retours en bateau vers l'Angleterre. Et il a écrit ce livre lors d'un voyage. Il disait, quand ma main droite était fatiguée, j'écrivais de la gauche. Il l'a écrit pendant un de ses voyages. Il s'appelle "L'émancipation à l'indienne” Il s'agit essentiellement d'un dialogue technologique. Brillant. C'est brillant parce qu'il analyse les technologies de l'époque, qui sont des usines de textiles. Alors, en niant les technologies de la nature, en niant aux sociétés leurs technologies, c'est ce que j'appelle l'apartheid technologique. C'est un apartheid. « C'est ma technologie. Ce que j'ai, c'est de la connaissance. La science est à moi. Vous n'avez pas de connaissances. » « Je suis humain, je suis blanc, vous êtes noir, vous êtes un subordonné. » L'apartheid a toujours été synonyme de séparation et de supériorité. Donc c'est entré dans la technologie. Maintenant, vous savez, non seulement j'ai étudié la physique, mais quand je suis revenue en Inde après avoir fait mon doctorat, j'ai dit : ils continuent de dire que plus une société possède de science et de technologie, moins elle connaît de pauvreté. Et j'ai dit : regardez, plus le chalutier est gros, plus le pêcheur est pauvre, plus on ajoute de produits chimiques, plus les agriculteurs s'appauvrissent. Alors, quelle est cette relation entre la science et la technologie et la pauvreté ? J'ai donc décidé d'aller à l'Institut indien de management et d'étudier la politique de la science technologique. Et j'ai réalisé qu'il y a deux manières où la technologie est utilisée comme un outil. Premièrement, c'est un instrument d'extraction puissant. Mettez un chalutier dans la mer et vous en extrayez tous les poissons. Vous mettez des engrais, détruisez le sol, il faudra plus d'eau. Vous aspirez chaque goutte d'eau, les voisins n'auront plus d'eau. Chacun des outils de la technologie sophistiquée consiste en une plus grande extraction. Et la deuxième, c'est qu'ils ferment toujours les yeux sur les alternatives existantes. Et je l'ai vu avec les graines, l'agriculture. Les semences, nous avons sauvé les semences. On nous répète sans arrêt : "Sans les OGM, nous ne pourrons pas nourrir le monde.” Nos graines indigènes ont 150% à 200% de nutriments vitaux en plus. Les nutriments, elles en produisent beaucoup plus, mais personne ne s'intéresse aux nutriments. Mais il suffit d'attendre. Donc vous regardez à long terme. La discussion sur la technologie sera donc les où les gens trouveront des moyens pour cultiver l'espérance, en regardant d'autres technologies, ainsi que la compréhension des mécanismes de contrôle. Parce qu'en pratique, les technologies numériques n'ont qu'un seul objectif : extraire et contrôler. Ils ont fabriqué les mêmes médicaments artificiels, et ils ont fabriqué les mêmes produits chimiques artificiels pour l'agriculture, parce qu'il y a eu une censure intense sur l'impact de ces deux poisons sur notre santé. Tout scientifique ayant travaillé sur la façon dont les substances toxiques provoquent le cancer. Ce que nous savons, c'est que 5 % des cancers sont génétiques, 95 % proviennent de l'environnement, et de ces poisons que nous utilisons. L'OMS, sa branche de recherche sur le cancer, a réalisé une étude contrôlée par des pairs sur tout l'impact du glyphosate et a déclaré que c'était un cancérigène. C'est ce qui a déclenché un procès après l’autre aux États-Unis. Et ils ont commencé à perdre. Mais immédiatement l'Amérique a cessé de financer l'OMS. Alors, de telles recherches ne seraient pas faites. Ma propre sœur est médecin, et elle s'est battue contre les grandes sociétés pharmaceutiques, et pour les gens dont la vie a été prise pour avoir montré les effets de ces médicaments. Mais non seulement Big Pharma, Big AG et les "big boys” appartiennent à la même industrie, ils ont tous les mêmes matières premières. Et ce n'est pas un hasard si Rockefeller, qui contrôlait la Standard Oil, qui avait le monopole sur le pétrole à cette époque-là, a insisté pour déclarer que l'homéopathie soit illégale aux États-Unis. Il à insisté pour déclarer que la phytothérapie soit illégale. Donc il ne reste que les médicaments basés sur les énergies fossiles. Je pense que nous devrions commencer à utiliser ce terme de produits chimiques fossiles dans l'agriculture industrielle et médicaments fossiles de l'allopathie, dont les impacts sont inconnus. Et parce que la censure a été beaucoup plus intense. J'étais en France une fois, il y avait un médecin qui soignait des enfants autistes avec un changement de régime alimentaire. Sa licence de médecin lui a été retirée. Vous ne pouvez pas parler de régime alimentaire et d'autisme. Nous faisons partie de la nature, et chaque mal que nous faisons à la nature nous le faisons aussi à nous-mêmes. Et maintenant, la raison pour laquelle j'appelle mon nouveau livre "Le désordre métabolique du changement climatique” c'est parce que je veux que les gens s'intéressent aux troubles métaboliques qui Impactent notre santé. Chaque maladie a ses racines dans un trouble métabolique. Et donc les médecins disent maintenant que le diabète, l'hypertension artérielle, le cancer, sont tous des troubles métaboliques. Le fonctionnement de notre corps a été perturbé par les poisons et les aliments industriels, et les aliments ultra-transformés. Et c'est pourquoi ceux qui poussent l'alimentation artificielle comme solution climatique, non seulement ce n'est pas une solution climatique car elle produira 25 fois plus d'émissions et les émissions sont le véritable problème pour le climat. Mais si les aliments ultra-transformés ont provoqué 75% de maladies chroniques, qu'en sera-t-il des aliments ultra, ultra, ultra-transformés provenant de laboratoires, si c'est cela notre alimentation ? C'est pour cela que pour des raisons écologiques et sanitaires, pour l'intégrité de notre corps et l'intégrité de la terre, nous devons nous réveiller face aux abus de pouvoir de Big Pharma et Big AG, ce qui est la même chose. Je les appelle simplement le cartel de poisons, c'est le même cartel de poisons. Premièrement, nous avons internalisé l'industrialisation de nos corps, alors on ne voit pas. Et deuxièmement, c'est la censure dans le domaine médical qui a été très intense. La différence entre le domaine médical et l'agriculture sont... Des scientifiques au Sri Lanka ont montré que le glyphosate est un cancer. Alors quelque part ici et là, vous savez... mais Big Pharma est tellement organisé comme un gang criminel, je veux dire, nous l'avons vu. Nous l'avons vu maintenant. Et il y a eu une nouvelle étude qui... C'est déchirant parce que j'ai perdu des amis, j'ai perdu tous mes amis. Toutes les personnes âgées sont mortes pendant le Covid, et maintenant cela sort. Les personnes âgées avaient de la richesse, d'environ 600 000 milliards de dollars. C'étaient les retraités, ils avaient la richesse. Ils avaient les maisons. Ils ont tous été mis dans toutes ces maisons de retraite. En fait, j'étais en tournée européenne quand le confinement a été annoncé et je me suis précipitée pour revenir en Inde. Et l'article de couverture du New York Times, c'est le seul moment où j'ai lu tous ces journaux. La couverture du New York Times avait Un article qui déclarait que c'est le moment maintenant de décider qui vivra et qui mourra. Et les gens âgés devraient mourir parce qu'ils sont inutiles maintenant, mais ils ont beaucoup de richesse. Et il y avait une revue médicale qui a publié un article à cette époque. Cherchez-le, vous le trouverez. « L’argument pour tuer grand-mère ». « L'argument pour tuer grand-mère » Alors j'ai dit, d'abord il y a que nous avons absorbé le paradigme d'être indifférent à notre corps. Et puis il y a ce facteur de cupidité. Les médecins soutiennent l'industrie de la santé qui est censée prendre soin de nous. Ils sont devenus la plus grande menace pour la vie humaine. Alors, vous savez, j'étais là en 20... en France, en 2015 pour le sommet sur le climat. Et le Sommet sur le climat m'a montré deux choses. L'une d'entre elles est que j'ai été aux conférences de l'ONU depuis le début, à savoir le Sommet sur l'environnement de 1992. J'ai fait partie des négociations entre les gouvernements. Vous savez, l'ONU c'est les gouvernements. La première fois à Paris, Bill Gates était sur scène avec des chefs d'États. Et Zuckerberg. On a même fait un poster... J'ai appelé mon fils et je lui ai juste dit ce qu'il se passait et il a immédiatement fait une affiche et me l'a renvoyée. Il a dit, distribue ceci. À cette époque, la discussion autour du rachat de Monsanto par Bayer était en cours. Nous venions... nous préparions un procès contre Monsanto, ce que nous avons fait à La Haye. J'ai donc décidé de faire un livre pour expliquer quel est le rôle de Bill Gates et comment Bayer a acheté Monsanto. Et dans cette analyse, mon fils a puisé dans des sources très, très profondes. Il a écrit le livre avec moi. Il est ici. C'est ici, dans le livre. Et c'est la première fois, je crois, c'est la première fois au monde où il se trouve qu'en fait, derrière toutes ces entreprises, ce n'est pas Bayer qui a acheté Monsanto, mais Vanguard et BlackRock qui ont réalisé un jeu de chaises musicales. Parce que nous avions un mouvement mondial, des millions de gens contre Monsanto. Les gens ont commencé à se réveiller vis à vis de Monsanto, alors ils ont dû faire disparaître le nom. Et puis ils n'ont pas arrêté de dire le fabricant de l'aspirine, fabricant de médicaments, fabricant d'aspirine, non! Ils fabriquaient des poisons dans l'Allemagne d'Hitler, et ils ont continué le travail de Monsanto. Ils ne l'ont pas arrêté. Alors oui, c'est le travail que nous devons faire. Empêcher cette cupidité toxique de détruire la Terre, nos corps et nos communautés. Et la démocratie, qui est une question clé. Car ils ne peuvent fonctionner qu'en détruisant la démocratie et la connaissance.