Différences entre les versions de « Boris Cyrulnik »

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L'idée que je vous propose c'est :
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pourquoi parmi nous en cas de
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catastrophe, en cas de dictature, en cas
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de catastrophe sociale
de catastrophe sociale
ou naturelle pourquoi certains parmi nous
ou naturelle, pourquoi certains parmi nous
ont-ils la force plus que le courage de
ont-ils la force, plus que le courage, de
dire non et de ne pas se soumettre alors
dire non et de ne pas se soumettre alors
que d'autres ont le plaisir de se
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Alors voilà le problème que
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j'ai envie de vous poser à l'occasion de
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Mécheri mais à l'occasion d'autres
Mécheri, mais à l'occasion d'autres
exemples que je proposerais en passant.
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premier chapitre c'est : '''comment fait-on pour résister à une doxa ?'''
premier chapitre c'est : '''comment fait-on pour résister à une doxa ?'''
C'est-à-dire un récit accepté sans
C'est-à-dire un récit accepté sans
jugement sans vérification comme une
jugement, sans vérification, comme une
croyance et on habite ce récit en s'y
croyance et on habite ce récit et on s'y
soumet avec bonheur.
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qui se passe pour que quelques-uns
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aient pu surmonter et même témoigner
aient pu surmonter et même témoigner
et même faire évoluer la culture après
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avoir surmonté cette épreuve. '''Comment ont-ils
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fait pour surmonter ?'''
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l'ensemble du récit accepté. Et certains
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gardent en eux ce pouvoir de distance de
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jugement donc de doute, de plaisir du
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doute, du plaisir de vérifier, du plaisir
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de remettre en question,
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donne la force de ne pas se laisser
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embarquer dans une doxa qui est un flot
embarquer dans une doxa qui est un flot
puissant. Parce que une doxa quand la
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société est organisée par un courant
société est organisée par un courant
d'idées, c'est très difficile de s'y
d'idées, c'est très difficile de s'y
opposer, c'est très facile la
opposer. C'est très facile la
pensée paresseuse, sa consiste à se
pensée paresseuse, sa consiste à se
laisser embarquer, on récite, on arrête de
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et pourtant dans lesquelles on croit.
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Alors je pense que ceux qui parmi non
Alors je pense que ceux qui parmi nous
son capables de résister
sont capables de résister
à ce courant puissant, sont ceux qui au
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cours de leur développement ont acquit  
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les facteurs de protection.
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Alors ces facteurs de protection ça
Alors ces facteurs de protection ça
nécessite que autour de l'enfant... Alors
nécessite que autour de l'enfant... Alors, là
je vais faire quelques minutes de
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sciences et neurologie :
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ceux qui parmi nous ont eu un
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développement sécurisant, neurologique,
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socioculturel, ceux là sont construits. Et
socioculturel, ceux là sont construits. Et
ils ont une construction qui leur
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permettent de prendre un peu de distance
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et de ne pas se laisser embarquer.
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Source : https://youtu.be/I9YvILTA5Y8
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==== Réponse via YT ====
Odile Bellagamba, novembre 2021 :
<blockquote><poem>
« Cher Monsieur Cyrulnik,
j'écris ces lignes en espérant que vous me répondrez même si mes chances sont faibles.
Votre conférence était très intéressante et je dois vous avouer ma surprise en écoutant vos commentaires par rapport au vaccin et au passe sanitaire. Tout d'abord, et il me semble que c'est fondamental, vous ne remettez nullement en cause le fait qu'il s'agisse  d'une épidémie meurtrière puisque votre réponse s'appuie sur la lecture de livres parlant d'épidémies et notamment celle de la peste. Vous nous dites qu'au cours des siècles, les attitudes ont toujours été les mêmes : chercher un bouc émissaire,  se refuser à voir la vérité en face et enfin organiser des bacchanales.
Ma première question est celle-ci, peut-on parler d'épidémie dans le cas d'une maladie qui n'a touché qu'une proportion infime de la population et qui plus est, une population très âgée?
N'est-on pas dans un système de pensée totalitaire qui nous a conditionné en se basant sur la peur de la mort et nous a convaincu que notre seule chance de salut résidait dans le vaccin ? N'est-on pas en train de chercher des boucs émissaires, en accusant les personnes qui ne se sont pas fait vacciner de provoquer la mort de celles qui se sont vaccinées ? Peut-on ou ne peut-on pas débattre de la question de manière critique dans les médias ?
Il me semble que les forces qui sous-tendent ce moment historique ressemblent beaucoup à celles du passé que vous avez si bien décrites.
Il n'y a pas de place pour douter de l'ampleur de la pandémie.
Il n'y a pas de place pour douter du fait qu'il n'existe aucun autre moyen de lutter contre le virus que des vaccins faits selon moi trop vite.
Il n'y a pas de place pour se rappeler que la science est empirique, quelle progresse grâce à l'expérimentation.
Il n'y a pas de place pour le doute et l'altérité...
Comment faites-vous à ne pas comprendre que l'histoire se répète ? Comment ne pas être choqué par l'application du passe sanitaire qui prive des citoyens de leur liberté fondamentale et qui viole la constitution ? »
</poem></blockquote>


[[Catégorie:Psychologie]]
[[Catégorie:Psychologie]]

Version actuelle datée du 28 novembre 2021 à 17:31

Pourquoi dire non, langage totalitaire et résistance (conférence) - 21 Oct 2021

Extrait

Source : https://tube.aquilenet.fr/w/74V6Rr2GHHwVVbTykba6Pz

Transcription de cet extrait
D'où vient chez certains la force de dire non ?

L'idée que je vous propose, c'est : pourquoi parmi nous en cas de catastrophe, en cas de dictature, en cas de catastrophe sociale ou naturelle, pourquoi certains parmi nous ont-ils la force, plus que le courage, de dire non et de ne pas se soumettre alors que d'autres ont le plaisir de se soumettre ?

Alors voilà le problème que j'ai envie de vous poser à l'occasion de Mécheri, mais à l'occasion d'autres exemples que je proposerais en passant.

Alors je vous propose deux chapitres : le premier chapitre c'est : comment fait-on pour résister à une doxa ? C'est-à-dire un récit accepté sans jugement, sans vérification, comme une croyance et on habite ce récit et on s'y soumet avec bonheur.

Et la deuxième deuxième partie de l'exposé ça sera : parmi ceux qui ont été résistants et enfermés dans des camps dans des prisons, beaucoup sont tombés, beaucoup n'ont pas supporté et qu'est ce qui se passe pour que quelques-uns aient pu surmonter et même témoigner et même faire évoluer la culture, après avoir surmonté cette épreuve. Comment ont-ils fait pour surmonter ?

Alors premier chapitre comment parmi nous certains ont-ils la force de ne pas se laisser embarquer par une doxa ? La doxa c'est à dire c'est l'ensemble du récit accepté. Et certains gardent en eux ce pouvoir de distance de jugement, donc de doute, de plaisir du doute, du plaisir de vérifier, du plaisir de remettre en question, du plaisir de débattre et ça leur donne la force de ne pas se laisser embarquer dans une doxa qui est un flot puissant. Parce que une doxa, quand la société est organisée par un courant d'idées, c'est très difficile de s'y opposer. C'est très facile la pensée paresseuse, sa consiste à se laisser embarquer, on récite, on arrête de penser, il y a des slogans, il y a des gens qu'on aime bien, on n'a pas envie de les blesser, donc on dit comme eux, et hop on se lance dans le langage des perroquets. Alors en neurologie le langage des perroquets, on appelle ça le psittacisme. C'est à dire qu'on est capable de répéter des textes entiers qu'on ne jamais analysé et pourtant dans lesquelles on croit.

Alors je pense que ceux qui parmi nous sont capables de résister à ce courant puissant, sont ceux qui au cours de leur développement ont acquit des facteurs de protection.

Alors ces facteurs de protection ça nécessite que autour de l'enfant... Alors, là je vais faire quelques minutes de sciences et de neurologie : ceux qui parmi nous ont eu un développement sécurisant, neurologique, affectif, psychologique, socioculturel, ceux là sont construits. Et ils ont une construction qui leur permet de prendre un peu de distance et de ne pas se laisser embarquer.

Conférence complète - 1h47

Source : https://youtu.be/I9YvILTA5Y8

Réponse via YT

Odile Bellagamba, novembre 2021 :

« Cher Monsieur Cyrulnik,
j'écris ces lignes en espérant que vous me répondrez même si mes chances sont faibles.
Votre conférence était très intéressante et je dois vous avouer ma surprise en écoutant vos commentaires par rapport au vaccin et au passe sanitaire. Tout d'abord, et il me semble que c'est fondamental, vous ne remettez nullement en cause le fait qu'il s'agisse d'une épidémie meurtrière puisque votre réponse s'appuie sur la lecture de livres parlant d'épidémies et notamment celle de la peste. Vous nous dites qu'au cours des siècles, les attitudes ont toujours été les mêmes : chercher un bouc émissaire, se refuser à voir la vérité en face et enfin organiser des bacchanales.
Ma première question est celle-ci, peut-on parler d'épidémie dans le cas d'une maladie qui n'a touché qu'une proportion infime de la population et qui plus est, une population très âgée?
N'est-on pas dans un système de pensée totalitaire qui nous a conditionné en se basant sur la peur de la mort et nous a convaincu que notre seule chance de salut résidait dans le vaccin ? N'est-on pas en train de chercher des boucs émissaires, en accusant les personnes qui ne se sont pas fait vacciner de provoquer la mort de celles qui se sont vaccinées ? Peut-on ou ne peut-on pas débattre de la question de manière critique dans les médias ?
 Il me semble que les forces qui sous-tendent ce moment historique ressemblent beaucoup à celles du passé que vous avez si bien décrites.
Il n'y a pas de place pour douter de l'ampleur de la pandémie.
 Il n'y a pas de place pour douter du fait qu'il n'existe aucun autre moyen de lutter contre le virus que des vaccins faits selon moi trop vite.
Il n'y a pas de place pour se rappeler que la science est empirique, quelle progresse grâce à l'expérimentation.
Il n'y a pas de place pour le doute et l'altérité...
Comment faites-vous à ne pas comprendre que l'histoire se répète ? Comment ne pas être choqué par l'application du passe sanitaire qui prive des citoyens de leur liberté fondamentale et qui viole la constitution ? »