Piloter et faciliter

De dieudo.fr
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L'idée d'écrire cette page m'est venue à la suite de la présentation du fonctionnement de Cercles Restauratifs à moitié simulés au cours d'une rencontre sur ce thème (Rencontre 2023 des groupes de pratique et recherche).

Comme cette comparaison s'est révélée fructueuse, ça m'a donné envie de rassembler ici les idées qui en sont sorties.

Je profite d'avoir eu la chance de vivre le métier de pilote de ligne (jusqu'à celle de piloter l'A380) et d'avoir eu celle de découvrir les Cercles Restauratifs en rencontrant Dominic Barter dès 2004, pour partager ici les points communs et les différences que je vois entre piloter un avion et faciliter un Cercle.

  • Comme dans une compagnie aérienne, on n'est pas obligé d'attendre la survenue d'un incident ou d'un accident pour se préoccuper de comment on peut les anticiper et y faire face plus efficacement le jour où ils surviennent. De la même manière, dans un groupe, on peut se poser la question à l'avance, de comment on aurait envie de prendre soin de moments où surviendraient des désaccords, des tensions ou des conflits.
  • Un moyen assez rapidement choisi dans l'histoire aéronautique, a été de permettre à des pilotes de s'entraîner dans des simulateurs de vol. Pour les facilitateurs, n'importe quel groupe humain peut choisir de se donner les moyens grâce à des membres du groupe, volontaires pour s'entraîner à faciliter des situations mises en scène à partir d'exemples de la vie courante, apportés comme support pédagogique, par d'autres volontaires du groupe (il est difficile de faciliter le dialogue d'une situation dans laquelle on est soi-même émotionnellement impliqué au premier chef). On appelle cette forme des Cercles à moitié simulé : une seule personne du "Cercle à moitié simulé" est réellement impliquée en dehors du temps du Cercle, dans la situation prise comme support pédagogique.
Situation Domaine aéro Tous domaines
Similitudes
"Shit happens"

Comment anticiper les situations délicates ?

Permettre aux pilotes de s'y préparer dans des simulateurs de vol. Permettre à des facilitateurs de s'entraîner à faciliter des Cercles à moitié simulés.
Garantir le cadre Avant de mettre en œuvre un simulateur, les pilotes rappellent les règles de base de fonctionnement du simulateur : comment l'arrêter en cas d'urgence, etc... Avant de mettre en œuvre un Cercle Restauratif à moitié simulé, les participants se redisent les règles choisies.
Debriefing Il est recommandé de commencer par les points positifs pour renforcer la confiance en soi avant d'aborder les autres points : les points fragiles et les axes de progrès. Les situations prises au simulateur sont choisies pour aider les pilotes à s'entraîner à toutes sortes de situation et ainsi renforcer la confiance en eux. Donner en priorité la parole au facilitateur (et éventuels co-facilitateurs), pour favoriser de se souvenir de la raison d'être de l'exercice : donner au facilitateur l'occasion de s’entraîner et ainsi renforcer la confiance en lui. La tentation est toujours grande de se focaliser sur la situation prise comme support : le facilitateur parle habituellement moins que les autres.
Apprendre de nos erreurs Le simulateur est le meilleur endroit pour apprendre de ses erreurs : on a donc intérêt à s'apprivoiser à leur présence. Les facilitateurs gagnent en confiance dans ce processus et en eux grâce à la pratique de Cercles Restauratifs à moitié simulés.
Différences
Mise en œuvre du processus Le rôle d'un pilote est habituellement de conduire en sécurité un avion et ses passagers d'un point A à un point B, connus d'avance. Le facilitateur met en œuvre un processus choisi par le collectif, mais ne sait pas d'avance où ce processus va conduire le groupe.