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|Chers amis,
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Plusieurs personnes m'ont demandé ces derniers mois de m'exprimer sur le "conflit israélo-palestinien". Je peux dire que je suis en train d'écrire un essai sur ce sujet. Mais je ne suis pas pressé de le publier. Si j'écris quelque chose à ce sujet aujourd'hui, c'est parce que l'université de Gand a décidé de mettre fin à sa coopération avec les universités israéliennes. Je tiens à commencer par une chose claire : je ne soutiens pas ce boycott.j
Plusieurs personnes m'ont demandé ces derniers mois de m'exprimer sur le "conflit israélo-palestinien". Je peux dire que je suis en train d'écrire un essai sur ce sujet. Mais je ne suis pas pressé de le publier. Si j'écris quelque chose à ce sujet aujourd'hui, c'est parce que l'université de Gand a décidé de mettre fin à sa coopération avec les universités israéliennes. Je tiens à commencer par une chose claire : je ne soutiens pas ce boycott.


En ce qui concerne ce conflit, je vois et j'entends beaucoup de sentiments superficiels et de fortes convictions dans la sphère publique, mais peu de désir sincère de soirées d'amour et de rire entre Juifs et Palestiniens. Je suggère, pour commencer, de laisser de côté les fortes convictions et les certitudes.
En ce qui concerne ce conflit, je vois et j'entends beaucoup de sentiments superficiels et de fortes convictions dans la sphère publique, mais peu de désir sincère de soirées d'amour et de rire entre Juifs et Palestiniens. Je suggère, pour commencer, de laisser de côté les fortes convictions et les certitudes.


Lorsque nous parlons d'"Israël", de qui parlons-nous ? S'agit-il du peuple juif qui cherche un endroit sur terre où il n'est pas bombardé de roquettes tous les jours ? Parlons-nous d'Israël dans la mesure où il s'efforce d'être une démocratie ordonnée où les citoyens israéliens arabes et juifs vivent sur un pied d'égalité ? Parlons-nous de l'État d'Israël en tant que pion essentiel d'un nouvel ordre mondial globaliste et technocratique, qui a brièvement fait surface lors de la crise de la corona ? Il ne suffit pas d'être "pro-israélien". Il existe de nombreux types d'"Israël".
Lorsque nous parlons d'"Israël", de qui parlons-nous ? S'agit-il du peuple juif qui cherche un endroit sur terre où il n'est pas bombardé de roquettes tous les jours ? Parlons-nous d'Israël dans la mesure où il s'efforce d'être une démocratie ordonnée où les citoyens israéliens arabes et juifs vivent sur un pied d'égalité ? Parlons-nous de l'État d'Israël en tant que pion essentiel d'un nouvel ordre mondial globaliste et technocratique, qui a brièvement fait surface lors de la corona-crise ? Il ne suffit pas d'être "pro-israélien". Il existe de nombreux types d'"Israël".


Et lorsque vous parlez des "Palestiniens", de quoi parlez-vous ? S'agit-il du groupe de personnes déplacées par la série d'événements survenus dans la Palestine sous mandat britannique au cours du siècle et demi écoulé ? Parlez-vous des victimes d'une machine de guerre israélienne qui est parfois la sinistre manifestation de sentiments ultranationalistes ? Ou bien parlez-vous d'une masse de Hamas qui est le fer de lance d'une haine du Juif qui prospère dans une grande partie du monde arabe et qui, quoi qu'Israël fasse ou ne fasse pas, veut éliminer le dernier Juif ?
Et lorsque vous parlez des "Palestiniens", de quoi parlez-vous ? S'agit-il du groupe de personnes déplacées par la série d'événements survenus dans la Palestine sous mandat britannique au cours du siècle et demi écoulé ? Parlez-vous des victimes d'une machine de guerre israélienne qui est parfois la sinistre manifestation de sentiments ultranationalistes ? Ou bien parlez-vous d'une masse du Hamas qui est le fer de lance d'une haine du Juif qui prospère dans une grande partie du monde arabe et qui, quoi qu'Israël fasse ou ne fasse pas, veut éliminer le dernier Juif ?


Si vous gardez à l'esprit la personne juive qui ne se perd pas dans des sentiments ultranationalistes de supériorité et le compagnon arabe qui ne devient pas la proie de la haine du juif, vous voyez que ce qui se passe ici est un drame humain classique. Et ce drame humain n'est pas unique. Il survient, comme la plupart des drames humains, parce que les gens se perdent dans des sentiments mesquins et ne parviennent finalement pas à reconnaître l'humanité de leurs semblables.
Si vous gardez à l'esprit la personne juive qui ne se perd pas dans des sentiments ultranationalistes de supériorité et le compagnon arabe qui ne devient pas la proie de la haine du juif, vous voyez que ce qui se passe ici est un drame humain classique. Et ce drame humain n'est pas unique. Il survient, comme la plupart des drames humains, parce que les gens se perdent dans des sentiments mesquins et ne parviennent finalement pas à reconnaître l'humanité de leurs semblables.

Version actuelle datée du 15 juin 2024 à 08:45

Village au moyen orient.png

Source : https://words.mattiasdesmet.org/p/nietzsche-in-israel

Nietzsche en Israël

EN FR
Dear friends,

Several people have asked me over the past few months to speak out about the ‘Israel-Palestine conflict.’ I can say that I am writing an essay on it. However, I am not in a hurry to publish it. If I write something about it today, it is because Ghent University has decided to end its cooperation with Israeli universities. I want to start by making something clear: I do not support this boycott.

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When it comes to this conflict, I see and hear quite a few superficial sentiments and strong convictions in the public sphere, but little genuine desire for evenings of love and laughter between Jews and Palestinians. I suggest, to begin with: better leave aside the strong convictions and certainties.

When we talk about ‘Israel,’ who are we talking about? Are we talking about the Jewish people are seeking a place on earth where they are not bombarded with rockets every day? Are we talking about Israel in so far as it tries to be an orderly democracy where Arab and Jewish Israeli citizens live on an equal footing? Are we talking about the Israeli state as a crucial pawn of a globalist and technocratic New World Order, which briefly surfaced during the corona crisis? You cannot simply be ‘pro-Israel.’ There are many different kinds of ‘Israel.’

And when you talk about ‘the Palestinians,’ what are you talking about? Are you talking about the group of people displaced by the series of events in the British Mandate of Palestine over the last century and a half? Are you talking about the victims of an Israeli war machine that at times is the grim manifestation of ultranationalist sentiments? Or are you talking about a Hamas mass that is the spearhead of a Jew-hatred that thrives in much of the Arab world and that, no matter what Israel does or does not, wants to eliminate the last Jew?

If you keep in mind the Jewish person who does not get lost in ultranationalist feelings of superiority and the Arab fellow human who does not fall prey to Jew-hatred, you see that what is happening there is a classic human drama. And that human drama is not unique. It arises, like most human dramas, because people lose themselves in petty sentiments and ultimately fail to recognize the humanity in their fellow human beings.

That is why I do not participate in the increasingly fashionable ‘pro-Palestine’ demonstrations: with a few exceptions, I feel mainly a lot of fanaticism and little genuine concern for the fate of anyone. If you take to the streets when violence is done to one party, you must do the same when the other party faces the same. Otherwise, your activism does not testify to humanity but to unacknowledged hatred.

We can casually ask the pertinent question: why so disproportionately more attention to this drama? There are so many conflicts worldwide, so many armies causing large numbers of civilian casualties; there are so many refugees mourning the land and house where they were born. What makes the world’s eye so drawn to this conflict? What is the relation of the disproportionate attention to the qualification of Jewish people as God’s chosen people? I leave that question open for now, but that question also has a right to exist.

It is good to cherish our questions and be cautious with our answers. If you speak about the founding of the state of Israel, you are talking about something both humanly necessary and problematic. How can the Jewish people give themselves a (deserved) homeland without making it an ultranationalist ‘Jewish state’? Where does nationalism turn into ultranationalism? Can there be mass migration to a country without threatening the integrity and way of life of the people already living there (a pertinent question in Israel and beyond)? These are difficult questions. Great minds like Albert Einstein and Hannah Arendt have pondered them and never gave a definitive answer. Ultimately, the only answer that will be satisfying comes from the world of the soul and the heart, not from reason.

And the following dimension must be taken into account: anyone who speaks about the conflict in question speaks about a clash of religious and cultural entities, not only the Jewish and Arab-Islamic culture but also Christian culture and Enlightenment culture. In comparing and evaluating these cultures, we are comparing different forms of power and evil. There are cultures that tend to express hatred and lust for power in a physical way through terrorism and other forms of direct aggression; there are cultures that hold the world in their grip through monetary-economic means; there are cultures that say ‘love your enemy’ while at the same time colonizing the entire world; there are cultures that carry rationality and humanism in their banners but ultimately cause the irrational and ultimate dehumanization of totalitarian systems.

It would be interesting to evaluate different cultures starting from Nietzsche’s Will-to-power-ethics (which, by the way, I do not endorse), but this would lead us too far here. I will just say this now: those who only look from a ‘pro-Western’ perspective easily declare Islam, with its preference for suicide attacks and terrorism, morally and ethically inferior. But those who broaden their view and take into account the tens of millions of victims of Western colonialism and totalitarian systems and the ongoing suffocating grip of the banking world on the world population, are a bit more cautious. I think more along the lines of Solzhenitsyn, that the dividing line between good and evil does not run between cultures but through cultures and even through each human heart. At one point, the scale tips in favor of one side, and at another point in favor of the other. Ultimately, you conclude about most people, including yourself, with Nietzsche’s words: ‘Human, all too human.’

I come to this again: I have the impression that there are quite a few people regarding that conflict in the Middle East who are absolutely certain and convinced about things you cannot be entirely sure and convinced of after thorough consideration. For example, I hear quite a few people who locate the cause of the conflict with one party or the other. I see mainly an endlessly receding series of actions and reactions in history. The cause of the war in Gaza is the raid of October 7; the cause of the raid of October 7 is Israeli policy in Gaza and the West Bank; the cause of Israeli policy in Gaza and the West Bank is endless Palestinian terror; the cause of Palestinian terror is the expulsion of Palestinians from their villages by Israelis, the cause of the expulsion of Palestinians is the collective attack by Arab countries on Israel in 1948, the cause of the Arab countries' invasion was the colonialist founding of the state of Israel by the United Nations, the cause of that founding was the Holocaust, and so on.

You can go back to the expulsion of the Jews from Israel by the Romans and even further. Depending on your prejudices and the object of your hatred, you can stop at a certain point in that causal reasoning, locate the ultimate cause of all misery there, and then be convinced that you know the culprit. What thinks in that way is not reason, it is hatred. Love does not quickly fall into the false certainty of ‘logical’ thoughts; it finds certainty only in itself. The only real certainty, by the way.

This is what I think: the cause is not in one point; it is simply at every point where a person loses their humanity. I also come to the same point here: humanity lies mainly in the ability not to be so certain and convinced that you no longer see someone with a different conviction as a human being. It is the courage to be uncertain that brings people around the campfire and really lets them listen to each other and talk to each other. Also in the Holy Land. Not that everything is solved with that insight, far from it, but if you realize this, you might be a bit more cautious with a boycott.

More on that later.

Mattias

Chers amis,

Plusieurs personnes m'ont demandé ces derniers mois de m'exprimer sur le "conflit israélo-palestinien". Je peux dire que je suis en train d'écrire un essai sur ce sujet. Mais je ne suis pas pressé de le publier. Si j'écris quelque chose à ce sujet aujourd'hui, c'est parce que l'université de Gand a décidé de mettre fin à sa coopération avec les universités israéliennes. Je tiens à commencer par une chose claire : je ne soutiens pas ce boycott.

En ce qui concerne ce conflit, je vois et j'entends beaucoup de sentiments superficiels et de fortes convictions dans la sphère publique, mais peu de désir sincère de soirées d'amour et de rire entre Juifs et Palestiniens. Je suggère, pour commencer, de laisser de côté les fortes convictions et les certitudes.

Lorsque nous parlons d'"Israël", de qui parlons-nous ? S'agit-il du peuple juif qui cherche un endroit sur terre où il n'est pas bombardé de roquettes tous les jours ? Parlons-nous d'Israël dans la mesure où il s'efforce d'être une démocratie ordonnée où les citoyens israéliens arabes et juifs vivent sur un pied d'égalité ? Parlons-nous de l'État d'Israël en tant que pion essentiel d'un nouvel ordre mondial globaliste et technocratique, qui a brièvement fait surface lors de la corona-crise ? Il ne suffit pas d'être "pro-israélien". Il existe de nombreux types d'"Israël".

Et lorsque vous parlez des "Palestiniens", de quoi parlez-vous ? S'agit-il du groupe de personnes déplacées par la série d'événements survenus dans la Palestine sous mandat britannique au cours du siècle et demi écoulé ? Parlez-vous des victimes d'une machine de guerre israélienne qui est parfois la sinistre manifestation de sentiments ultranationalistes ? Ou bien parlez-vous d'une masse du Hamas qui est le fer de lance d'une haine du Juif qui prospère dans une grande partie du monde arabe et qui, quoi qu'Israël fasse ou ne fasse pas, veut éliminer le dernier Juif ?

Si vous gardez à l'esprit la personne juive qui ne se perd pas dans des sentiments ultranationalistes de supériorité et le compagnon arabe qui ne devient pas la proie de la haine du juif, vous voyez que ce qui se passe ici est un drame humain classique. Et ce drame humain n'est pas unique. Il survient, comme la plupart des drames humains, parce que les gens se perdent dans des sentiments mesquins et ne parviennent finalement pas à reconnaître l'humanité de leurs semblables.

C'est pourquoi je ne participe pas aux manifestations "pro-Palestine" de plus en plus à la mode : à quelques exceptions près, je ressens surtout beaucoup de fanatisme et peu d'intérêt véritable pour le sort de qui que ce soit. Si vous descendez dans la rue lorsque des violences sont commises à l'encontre d'une partie, vous devez faire de même lorsque l'autre partie est confrontée à la même situation. Sinon, votre activisme ne témoigne pas d'humanité mais de haine inavouée.

Nous pouvons nous poser la question pertinente suivante : pourquoi accorder une attention si disproportionnée à ce drame ? Il y a tant de conflits dans le monde, tant d'armées qui font un grand nombre de victimes civiles ; il y a tant de réfugiés qui pleurent la terre et la maison où ils sont nés. Qu'est-ce qui fait que le regard du monde est si attiré par ce conflit ? Quel est le rapport entre l'attention disproportionnée portée à la qualification du peuple juif en tant que peuple élu de Dieu ? Je laisse cette question ouverte pour l'instant, mais elle a aussi le droit d'exister.

Il est bon de chérir nos questions et d'être prudent dans nos réponses. Parler de la fondation de l'État d'Israël, c'est parler d'une chose à la fois humainement nécessaire et problématique. Comment le peuple juif peut-il se donner une patrie (méritée) sans en faire un "État juif" ultranationaliste ? Où le nationalisme se transforme-t-il en ultranationalisme ? Peut-il y avoir des migrations massives vers un pays sans menacer l'intégrité et le mode de vie des personnes qui y vivent déjà (une question pertinente en Israël et au-delà) ? Ce sont des questions difficiles. De grands esprits comme Albert Einstein et Hannah Arendt y ont réfléchi sans jamais donner de réponse définitive. En fin de compte, la seule réponse satisfaisante provient du monde de l'âme et du cœur, et non de la raison.

Et la dimension suivante doit être prise en compte : quiconque parle du conflit en question parle d'un choc d'entités religieuses et culturelles, non seulement la culture juive et arabo-musulmane, mais aussi la culture chrétienne et la culture des Lumières. En comparant et en évaluant ces cultures, nous comparons différentes formes de pouvoir et de mal. Il y a des cultures qui ont tendance à exprimer leur haine et leur soif de pouvoir de manière physique par le terrorisme et d'autres formes d'agression directe ; il y a des cultures qui tiennent le monde sous leur emprise par des moyens monétaires et économiques ; il y a des cultures qui disent "aimez votre ennemi" tout en colonisant le monde entier ; il y a des cultures qui portent la rationalité et l'humanisme dans leurs bannières mais qui, en fin de compte, provoquent la déshumanisation irrationnelle et ultime des systèmes totalitaires.

Il serait intéressant d'évaluer les différentes cultures à partir de l'éthique de la volonté de puissance de Nietzsche (que je n'approuve d'ailleurs pas), mais cela nous mènerait trop loin. Je me contenterai de dire ceci : ceux qui ne regardent que d'un point de vue "pro-occidental" déclarent facilement que l'Islam, avec sa préférence pour les attentats suicides et le terrorisme, est moralement et éthiquement inférieur. Mais ceux qui élargissent leur vision et prennent en compte les dizaines de millions de victimes du colonialisme occidental et des systèmes totalitaires, ainsi que l'emprise étouffante du monde bancaire sur la population mondiale, sont un peu plus prudents. Je pense plutôt, comme Soljenitsyne, que la ligne de démarcation entre le bien et le mal ne passe pas entre les cultures, mais à travers les cultures et même à travers le cœur de chaque être humain. À un moment donné, la balance penche en faveur d'un côté, et à un autre moment en faveur de l'autre. En fin de compte, vous concluez à propos de la plupart des gens, y compris vous-même, avec les mots de Nietzsche : "Humain, trop humain".

J'y reviens : J'ai l'impression qu'il y a pas mal de gens qui, à propos de ce conflit au Moyen-Orient, sont absolument sûrs et convaincus de choses dont on ne peut pas être entièrement sûr et convaincu après mûre réflexion. Par exemple, j'entends pas mal de gens qui attribuent la cause du conflit à l'une ou l'autre partie. Je vois surtout dans l'histoire une série d'actions et de réactions qui s'enchaînent à l'infini. La cause de la guerre à Gaza est le raid du 7 octobre ; la cause du raid du 7 octobre est la politique israélienne à Gaza et en Cisjordanie ; la cause de la politique israélienne à Gaza et en Cisjordanie est la terreur palestinienne sans fin ; la cause de la terreur palestinienne est l'expulsion des Palestiniens de leurs villages par les Israéliens, la cause de l'expulsion des Palestiniens est l'attaque collective des pays arabes contre Israël en 1948, la cause de l'invasion des pays arabes est la fondation colonialiste de l'État d'Israël par les Nations unies, la cause de cette fondation est l'Holocauste, et ainsi de suite.

Vous pouvez remonter jusqu'à l'expulsion des Juifs d'Israël par les Romains et même plus loin. En fonction de vos préjugés et de l'objet de votre haine, vous pouvez vous arrêter à un certain point de ce raisonnement causal, y situer la cause ultime de tous les malheurs et être alors convaincu de connaître le coupable. Ce qui pense ainsi, ce n'est pas la raison, c'est la haine. L'amour ne tombe pas rapidement dans la fausse certitude des pensées "logiques" ; il ne trouve la certitude qu'en lui-même. La seule vraie certitude, d'ailleurs.

C'est ce que je pense : la cause ne se trouve pas en un seul point ; elle se trouve simplement à chaque point où une personne perd son humanité. J'en viens également au même point : l'humanité réside principalement dans la capacité à ne pas être si sûr et convaincu que l'on ne considère plus comme un être humain quelqu'un qui a une conviction différente. C'est le courage d'être incertain qui rassemble les gens autour d'un feu de camp et leur permet vraiment de s'écouter et de se parler. Y compris en Terre sainte. Cela ne veut pas dire que tout est résolu avec cette vision, loin de là, mais si vous vous en rendez compte, vous serez peut-être un peu plus prudent au sujet d’un boycott.

Nous y reviendrons plus tard.

Mattias

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Traduction avec l'aide de deepl.com


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