Mattias Desmet/2023.10.12

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Podcast avec Naomi Wolf

Chers amis,

Vous trouverez ci-dessous un podcast avec Naomi Wolf. Je publie rarement les podcasts auxquels je participe sur ma page Substack, mais cette fois-ci, je le fais. Il s'agit du contexte théorique et intellectuel de ma théorie de la formation des masses et, à cet égard, il s'agit d'un contenu unique. J'apprécie la gentillesse du Dr Wolf qui m'a invité à participer à un podcast avec elle et, plus important encore, la façon dont elle s'est exprimée au cours des dernières années.

Je lis souvent ses Substacks et j'admire vraiment son courage à bien des égards, par exemple lorsqu'elle change publiquement d'opinion si elle estime que sa conscience l'exige. Je me souviens d'un Substack dans lequel elle disait qu'après avoir rencontré Donald Trump, elle s'était rendu compte qu'elle avait été trompée par les médias lorsqu'elle s'était fait une opinion sur lui. Elle a remarqué que l'image que les médias avaient créée de lui n'était pas si correcte.

Je n'ai jamais rencontré Donald Trump en personne et mon vote irait plutôt à quelqu'un comme Robert F. Kennedy Jr. mais je peux vous dire une chose : depuis que j'ai vu comment les médias ont créé une image de moi-même, je suis beaucoup plus réticente à suivre ce que les médias disent sur les autres. Compte tenu de l'environnement intellectuel dont est issu le Dr Wolf, je sais qu'il faut du courage au lion pour articuler ces mots à propos de Trump.

J'espère que vous apprécierez notre conversation.

Mattias

Extrait de 4'26" en VOSTFR

Source : https://tube.aquilenet.fr/w/efanpEmV4YsUm7jCaCi5ip

Transcription et traduction de cet extrait

VO VF
Naomi Wolff: So you're saying you don't see any difference between those who were deluded and those who were not deluded, except for their exposure perhaps right, to propaganda, or did you not say that?


Mattias Desmet: No, no, i think there is a difference, but it's very hard to understand what it is. And from the beginning of the... the investigation of the phenomenon of mass formation, of a scientific theory, theories on mass formation, this question has emerged the time and time again.

People wondered what the differences is between the people who fall prey to the mass formation and the people who don't. And you know... No one knows? There must be a difference, but it seems to be that, in ???, very elementary difference between people who make the choice, in a difficult situation, to just go along with the groups, knowing that what the group thinks, is not truthful and people who, people who prefer to stay true to something they feel... and something they... to a certain... to the words that emerge in themselves, words of whom they feel that are sincere and honest, but that it is dangerous to articulate them.

The most important thing a human being can do: staying loyal to the words that emerge and that are felt as sincere and honest words. And if we stop articulating these words, we will slowly lose our soul. That's what the talmud says, and i believe so.

I believe that, no matter what happens, we should do our best to, from time to time, to speak our own subjective truth, not because we are sure that we are the only ones who possess the truth. But the strange thing is that if you articulate your most singular, your most personal truth that it touches a universal string.

I think that we need this crisis.

I think that it won't stop before this diabolic pact between the masses and the elite, which is not something that only existed in Nazi Germany or in the Soviet Union, actually it's something rather stable throughout the last one and a half century, i think.

I think that what will happen is that the power of the masses and their leaders will continue to exist until the people who do not fall prey to it and who refuse to go along with it, can create and establish a real group. That means until they form a group, that emerges according to different principles.

Not according to identification with a common ideal or collective ideal. But a group that is really formed out of people who love each other, or- and that means we have to define it in a linguistic way- that means people, who appreciate and love each other because each and every one of them them has his own opinion and speaks with his own voice.

That's why you should try to love each other. We don't love each other, when we love something in the other, or we like something in the other that we recognize, that is the same as we are.

In that way, in that case we love our mirror image.

We love someone when we hear him express his own singular words as the most unique aspect of his own existence as a human being. That's when we really love someone.

And that's where a group stops to be a mass and becomes a real group.

And if that happens, we need only one, two, three, four, five percent of the population, not much more.

That group will be more powerful psychologically then, no matter what sophisticated indoctrination, propaganda apparatus in the world.

Naomi Wolff : Vous ne voyez pas de différence entre ceux qui ont été trompés et ceux qui ne l'ont pas été, à l'exception de leur exposition à la propagande, ou vous n'avez pas dit cela ?


Mattias Desmet : Non, non, je pense qu'il y a une différence, mais il est très difficile de comprendre ce que c'est. Et depuis le début de... l'étude du phénomène de conditionnement de masse, d'une théorie scientifique, des théories sur le conditionnement de masse, cette question est apparue à maintes reprises.

Les gens se demandaient quelles étaient les différences entre ceux qui étaient piégés par le conditionnement de masse et ceux qui ne l'étaient pas. Et vous savez... Personne ne le sait ? Il doit y avoir une différence, mais il semble que ce soit une différence très basique entre les personnes qui choisissent, dans une situation difficile, de juste suivre le groupe, tout en sachant que ce que pense le groupe n'est pas vrai, et les personnes qui préfèrent rester fidèles à ce qu'elles ressentent... et à ce qu'elles... à un certain... aux mots qui émergent en elles, des mots dont elles sentent qu'ils sont sincères et honnêtes, mais qu'il est dangereux d'exprimer.

La chose la plus importante qu'un être humain puisse faire : rester fidèle aux mots qui émergent et qui sont ressentis comme des mots sincères et honnêtes. Et si nous cessons de les exprimer, peu à peu nous perdrons notre âme. C'est ce que dit le Talmud, et je le crois.

Je crois que, quoi qu'il arrive, nous devrions faire de notre mieux pour, de temps en temps, dire notre propre vérité subjective, non pas parce que nous sommes sûrs d'être les seuls à détenir la vérité. Mais ce qui est étrange, c'est que si vous formulez votre vérité la plus singulière, la plus personnelle, elle touche une corde universelle chez l'autre.


Je pense que nous avons besoin de cette crise. Je pense qu'elle ne s'arrêtera pas avant ce pacte diabolique entre les masses et l'élite, qui n'a pas seulement existé dans l'Allemagne nazie ou en Union soviétique, mais qui est plutôt stable depuis un siècle et demi, je pense.

Je pense que ce qui va se passer, c'est que le pouvoir des masses et de leurs dirigeants continuera d'exister jusqu'à ce que les gens qui ne se laissent pas prendre au piège et qui refusent de s'y plier puissent créer et établir un véritable groupe. C'est-à-dire jusqu'à ce qu'ils forment un groupe qui émerge selon des principes différents.

Non pas en fonction d'une identification à un idéal commun ou collectif. Mais un groupe réellement formé de personnes qui s'aiment, ou - et cela signifie que nous devons le définir de manière linguistique - de personnes qui s'apprécient et s'aiment parce que chacun d'entre eux a sa propre opinion et s'exprime à sa manière.

C'est pourquoi il faut essayer de s'aimer les uns les autres. Nous ne nous aimons pas quand nous aimons quelque chose chez l'autre, ou quand nous aimons quelque chose chez l'autre que nous reconnaissons, qui nous ressemble.

De cette manière, dans ce cas, nous aimons notre image dans un miroir.

Nous aimons quelqu'un quand nous l'entendons avec ses propres mots singuliers comme l'aspect le plus unique de sa propre existence en tant qu'être humain. C'est là que nous aimons vraiment quelqu'un.

Et c'est là qu'un groupe cesse d'être une masse et devient un vrai groupe.

Et si cela se produit, nous n'avons besoin que d'un, deux, trois, quatre, cinq pour cent de la population, pas beaucoup plus.

Ce groupe sera alors plus puissant psychologiquement, quel que soit l'appareil sophistiqué d'endoctrinement et de propagande dans le monde.

Entretien complet, 48'09"

Sources :